mardi 11 novembre 2014

Dans les brumes de Modiano




Toujours dans la découverte des œuvres de cette rentrée littéraire 2014, je viens de terminer le dernier livre de Patrick Modiano  -  Prix Nobel de littérature 2014  -


« Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier »


L’auteur 


Patrick Modiano est un écrivain français né d'un père juif italien (Albert Modiano) et d'une mère belge flamande, débarquée à Paris en 1942 pour tenter sa chance comme comédienne.
Il fait ses études à l'école du Montcel à Jouy-en-Josas, au collège Saint-Joseph de Thônes (Haute-Savoie), puis au lycée Henri-IV à Paris. Ayant pour professeur particulier de géométrie Raymond Queneau, un ami de sa mère qu'il rencontre alors qu'il a quinze ans, il décroche son baccalauréat à Annecy, mais n'entreprend pas d'études supérieures.  Sa rencontre avec l'auteur de Zazie dans le métro est cruciale. Introduit par lui dans le monde littéraire, Patrick Modiano a l'occasion de participer à des cocktails donnés par les éditions Gallimard. Il y publiera son premier roman en 1967, 'La Place de l'Étoile' (qui sera couronné du prix Roger Nimier),  après en avoir fait relire le manuscrit à Raymond Queneau. À partir de cette année, il ne fait plus qu'écrire.

En 1970 Patrick Modiano épouse Dominique Zehrfuss. De cette union naîtront deux filles, Zina (1974) et Marie (1978).
En 1978 'Rue des boutiques obscures' a reçu le Prix Goncourt.
En 2000, il reçoit le Grand prix de littérature Paul-Morand pour l'ensemble de son œuvre.

Auteur,  à la sensibilité écorchée, d’une trentaine d’ouvrages - notamment ‘Remise de peine’, ‘Voyage de noces’, ‘Chien de printemps’, ‘Des inconnues’, ‘Accident nocturne’, ‘Un pedigree’… -, il publie en 2007 ‘Dans le café de la jeunesse perdue’, roman portant sur le Paris des années 1960. Patrick Modiano est aujourd’hui reconnu comme l’un des écrivains les plus talentueux de sa génération. Il a par ailleurs signé les scénarios de quelques films.

En 2014, à l'âge de 69 ans, il reçoit le prix Nobel de littérature et devient ainsi le 15ème auteur français à recevoir cette distinction.


Un avis…


Finalement, comme j’ai lu trois livres de cet auteur au cours de ce trimestre, il m’a semblé intéressant de  vous présenter les deux autres qui selon moi sont très proches. En effet, chez Modiano on évolue souvent dans une brume plus ou moins épaisse, avec des personnages en quête de leur passé ou de leur identité. Dans les trois romans qui illustrent ce billet sur Modiano, il s’agit d’intrigues plus surprenantes les unes que les autres. J’aime les ambiances de ces bouquins ou règne un climat typiquement parisien un peu démodé. Pour chacune de ses trois histoires, je me suis vraiment demandé qu’elle pourrait être la fin… Je ne le sais toujours pas !

Amateurs de « happy end » et d’intrigues résolues, passez votre chemin, chez Modiano on reste sur sa faim, on devine ou on imagine la fin !


Roman sur l’amnésie


Rue des Boutiques Obscures – Goncourt Général 1978


4ème de couverture : 


Et qui pousse un certain Guy Roland, employé dans une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d’un inconnu, disparu depuis longtemps ? Le besoin de se retrouver lui-même après des années d’amnésie ?

Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toutes façons, il finit par s’identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro McEvoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Denise Coudreuse, Freddie Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d’autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l’intrusion des âmes errantes dans le roman policier.



Une jeune femme à la recherche de sa mère


La Petite Bijou – Editions Gallimard – 2001


4ème de couverture : 


« Quand j’avais sept ans, on m’appelais la Petite Bijou. »

Il a souri. Il trouvait certainement cela charmant et tendre pour une petite fille. Lui aussi, j’en étais sûre, sa maman lui avait donné un surnom qu’elle lui murmurait à l’oreille, le soir, avant de l’embrasser. Patoche. Pimky. Poulou.

« Ce n’est pas ce que vous croyez, lui ai-je dit. Moi, c’était mon nom d’artiste. » 


Un passé perdu dans la brume de la mémoire


Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier

4ème de couverture : 
 

« – Et l'enfant? demanda Daragane. Vous avez eu des nouvelles de l'enfant?
– Aucune. Je me suis souvent demandé ce qu'il était devenu... Quel drôle de départ dans la vie...
– Ils l'avaient certainement inscrit à une école...
– Oui. À l'école de la Forêt, rue de Beuvron. Je me souviens avoir écrit un mot pour justifier son absence à cause d'une grippe.
– Et à l'école de la Forêt, on pourrait peut-être trouver une trace de son passage...
– Non, malheureusement. Ils ont détruit l'école de la Forêt il y a deux ans. C'était une toute petite école, vous savez...»


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