dimanche 8 février 2015

Le fou de Malaisie

"Amok"
Stefan Zweig

Il me fallait un auteur dont le nom propre commence par "Z" pour avancer dans le challenge "ABC" Babelio. Une excuse ? Non en réalité j'avais très envie de me plonger à nouveau dans une nouvelle de cet auteur que j'adore.
Une fois encore, c'est une histoire de passion dévorante, une passion qui demeure la pierre angulaire de nombreux écrits de Stefan Zweig.


Stefan ZWEIG
4ème de couverture

Un médecin raté. La moiteur et le racisme des Indes néerlandaises en 1912. Une femme hautaine, mais fragile. Le secret qu'elle porte. L'ensorcellement du désir. Et l'Amok. Ce récit où l'enfantement, la jalousie et la paranoïa s'entremêlent jusqu'au drame nous offre une puissante illustration du poison des normes sociales et de la charge brutale, aveugle, de la passion lorsque soudain elle nous étreint.


L'histoire 
Nous sommes en 1912 à bord d'un paquebot transatlantique sur lequel le narrateur fait la connaissance fortuite d'un homme tapi dans un coin sombre avec pour seule compagnie une bouteille d'alcool. Cet homme qui a fuit les Indes dans un état proche du délire, se confie et partage avec lui les méandres qui l'ont conduit à cette course singulière vers la folie.



Mon avis

Voici une nouvelle qui monte en intensité comme une contagion et qui nous emmène dans les abîmes d'une passion destructrice. 
L'environnement de ce médecin déprimé qui vit tel un ermite, apparaît comme moite, chaud, poisseux et sombre. La vie n'a plus d'intérêt pour lui dans un pays qu'il n'aime pas. 
Ses seuls compensations sont l'alcool et les femmes "jaunes" qu'il méprise. Voilà qu'un jour se présente en consultation une européenne froide, distante et désagréable. S'engage alors entre eux un rapport de force plus que singulier.
Je pourrais avec beaucoup de plaisir disserter sur ce qui m'a semblé provoquer la folie de cet homme tant j'ai adhéré à l'écriture de Stefan Zweig. Cependant, ce n'est pas l'objectif premier de cette critique... Je ne vais donc pas en dévoiler d'avantage, car cette nouvelle bien qu'intense est assez courte. N'hésitez pas à la découvrir, c'est encore une fois du très bon Zweig !


Quelques extraits

"Les énigmes psychologiques ont sur moi une puissance proprement inquiétante, je suis surexcité lorsque je flaire des corrélations, et la simple présence de gens qui sortent de l'ordinaire peut éveiller en moi une passion de savoir qui ne le cède presque en rien à la passion de posséder une femme."

"Or cette femme - je ne sais si je serai capable de vous l'expliquer -, cette femme m'irritait ; dès qu'elle était entrée comme si elle était une simple promeneuse, elle m'avait incité à résister par son arrogance, elle avait -comment dire- incité à la rébellion tout ce qu'il y avait en moi de réprimé, de caché, de mauvais."


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