dimanche 3 mai 2015

La joueuse de go

  La joueuse de go

de Shan Sa

Prix Goncourt des Lycéens 2001

 

L'auteure

Née en Chine, Shan Sa (pseudonyme qui signifie, en chinois, « bruissement du vent dans la montagne ») est d’abord une poétesse d'expression chinoise. À douze ans, elle obtient le premier prix du concours national de poésie des enfants. Après des études secondaires à Pékin, elle passe en 1990 l'équivalent du baccalauréat en France . « Après les manifestations de la place Tian'anmen, j’ai choisi de renaître en France. » En août 1990, elle quitte donc Pékin pour Paris grâce à une bourse du gouvernement français. Elle s’y installe, adopte la langue française et passe le bac en 1992. En 1994, elle termine ses études de philosophie . « Je sais que chaque roman est une marche jetée dans cette infinie élévation vers la perfection d’une langue. » (source Wikipédia)




L'histoire - 4ème de couverture

Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. "Le bonheur est un combat d'encerclement." Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.


Et l'histoire commence comme ça....




Jeu de Go

Mon avis

Un livre passionnant, très rythmé par des chapitres qui se succèdent avec énergie et rapidité. Ces chapitres très courts se jouent à deux voix, celles d'une chinoise et d'un japonais.
L'histoire est écrite sans ambages. Le style est direct et les descriptions sont parfois un peu crues, voire dures à la limite du soutenable pour certains passages... 
On retrouve aussi la sensibilité poétique de Shan Sa grâce à plusieurs métaphores propres au style de l'écriture asiatique. 
Je vous conseille ce livre, c'est non seulement une histoire captivante, mais aussi un récit très enrichissant.

Quelques extraits
 
"Ses yeux brillent, ses joues gelées par le froid sont deux morceaux de tissu pourpre, découpés et collés sur son visage blême."

"La cruauté de nos militaires puise sa source dans la dureté de notre éducation. Gifles, coups de poing, insultes sont les réprimandes quotidiennes réservées aux enfants. Dans l'armée, pour cultiver la soumission et l'humilité, les officiers frappent les gradés inférieurs et les soldats jusqu'au sang, ou tailladent leurs joues avec une règle en bambou aiguisée à cet effet."

"Mon frère, après ma première bataille, je n'idolâtre plus que le soleil. Cet astre représente la constance de la mort. Méfie-toi de la lune, miroir de ce monde de beauté. Elle croit, décroît, traîtresse et éphémère. Nous mourrons tous un jour. Seule la nation subsistera. Des milliers de générations de patriotes formeront la grandeur éternelle du Japon."

"L'inconnu a quitté le jeu. Pour lui, le go demeure un amusement. Les hommes ne vivent pas pour les passions. Ils franchissent les trubulences sentimentales avec désinvolture." Min m'en a montré l'exemple. Le centre de leur existence est ailleurs."

Pour en savoir plus sur le jeu de go

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire