dimanche 5 juillet 2015

Destins de femmes au coeur de la Bretagne


 "Trois ronds de fumée"

de Colette Vlérick


L'auteur

Colette Vlérick est née en 1951, dans une famille où se mélangent les langues et les peuples : de la Charente-Maritime au Nord en passant par l'Espagne, la Belgique et le Schleswig-Holstein.
Elle découvre le Finistère à 23 ans. Coup de foudre pour la beauté du pays et l'hospitalité de ses habitants, qu'elle n'oubliera jamais. Après un détour par Paris et la Suisse, elle trouve son port d'attache à Plouguerneau, où elle vit actuellement.
Traductrice de profession, elle publie, en 1998, La Fille du goémonier, son premier roman, qui sera récompensé par un grand succès en librairie et par le Prix Bretagne. Puis, au fil des années, paraissent Le Brodeur de Pont-l'Abbé, La Marée du soir, Le Blé noir, Les Terres chaudes, Rue Frézier et enfin, en septembre 2012, L'Herbe à la reine.
Les romans de Colette Vlérick témoignent tous de son attachement profond à la Bretagne, son pays d'adoption, et s'appuient sur des recherches historiques très pointues. Elle s'attache à faire revivre des métiers sinon disparus, du moins oubliés, à décrire des coutumes et une époque aujourd'hui révolues. (Source : Presse de la Cité)



Résumé de l'éditeur

Après celles d'Anna et Gabrielle, Colette Vlérick raconte la vie d'une troisième héroïne dont le destin est lui aussi lié à la manufacture de tabac de Morlaix au xxe siècle.

Anne-Marie, la petite-fille de Gabrielle, naît au début du xxe siècle, après trois garçons.
Sa mère, Julie, a épousé un négociant aisé de Morlaix qui fait faillite et disparaît dans un naufrage au large du Maroc où il espérait rebâtir sa fortune. Elle doit quitter sa belle maison et s'installe à Keranna tandis qu'Anne-Marie habite à Morlaix chez des amis de la famille pour poursuivre sa scolarité. Ses frères font leurs études à Paris, loin des commérages. Arthur, un cousin de Julie devenu le médecin de Locquénolé, épaule Julie et joue un rôle paternel auprès d'Anne-Marie. La guerre de 14-18 coûte la vie aux deux aînés de Julie tandis que la grippe espagnole emporte le troisième en 1919. Brisée, Julie meurt quelques années plus tard. Anne-Marie, en tant que soeur de soldats tombés au front, bénéficie d'un emploi à la Manufacture de tabac.
Quand elle prend sa retraite, elle devient à son tour « la dame de Keranna ».
Toute sa vie, comme sa grand-mère et sa mère, Anne-Marie a tenu un « journal de bord » dans lequel elle a consigné les événements de sa vie, privés ou publiques. Elle y décrit l'évolution des conditions de travail, les relations entre les ouvrières, l'évolution des mentalités, les transformations de Morlaix, de Locquénolé et de la Bretagne en général...


Mon avis
Si j'avais vu ce livre en librairie jamais mon choix ne se serait porté sur lui. Je trouve que la couverture ne rend pas justice à l'histoire qu'il renferme. L'image est belle certes, mais elle me fait plutôt penser à un magazine de jardinage ou de promotion pour des vacances à la campagne.
Voici donc dans quel état d'esprit j'ai débuté ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique Babelio. Pourtant j'ai aimé ce roman. L'écriture est simple, mais fluide et agréable. 
L'alternance des récits de femmes sur trois générations rend la lecture attractive et émouvante. Ces cahiers, confidents du temps passé de 1830 à 1980 renferment des histoires de vies qui pourraient bien être proches des nôtres.
Mon intérêt s'est accru au moment où le thème principal du livre s'est nettement tourné vers le féminisme. J'ai rencontré des femmes éprouvées par la vie, attachantes, mais tellement fortes ! 
C'est un roman de terroir au cœur de la Bretagne, qui laisse cependant la part belle à l'humain plutôt qu'aux lieux et ça j'aime !

La première page 





































Quelques extraits ?

"Soudain, tout prenait goût de "dernière fois". Julie ressentit un subit élan, un accès d'une rage de vivre qu'elle n'avait jamais éprouvée. Il fallait vivre l'instant présent, de toutes ses forces ! Il fallait aimer et dire aux gens qu'on les aimait."

"Anne-Marie consigna, en effet, les révélations de la journée dans son beau journal tout neuf, le ferma soigneusement et accrocha la clef à la chaîne de sa médaille de baptême. En s'endormant, elle eut la sensation de ne plus être tout à fait la même, d'avoir subitement vieilli, comme si partager le secret d'adultes - d'abord avec sa mère sur le vrai motif de ses trois jours d'absence scolaire et ensuite avec Arthur -  la faisait entrer dans leur monde."

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