mercredi 2 septembre 2015

"Nos mains nues, rincées de larmes"


"Sauf quand on les aime"
de Frédérique Martin

Editions Belfond - août 2014




Biographie


Frédérique Martin vit près de Toulouse. Prix Prométhée de la nouvelle pour L'Écharde du silence (Le Rocher, 2004), elle a également publié, entre autres livres, un roman pour la jeunesse, un recueil de poésie et, chez Belfond, Le vase où meurt cette verveine (2012). (Note de l'éditeur)





Mon avis

J'ai été prise dans les filets de l'émotion avec ce livre que j'ai lu en quelques heures.
Quelle chaleur, quelle humanité dans ce petit monde de jeunes colocataires !
J'ai rencontré Claire, Juliette, Tischa, Kader et Monsieur Bréhel, tous différents, mais tous terriblement attachants.
Kader est fou amoureux de Juliette, mais Juliette en aime un autre... un autre qui ne l'aime pas ou plutôt pas comme elle aimerait...
Monsieur Bréhel, le voisin discret est secrètement épris de Claire, cette jolie et délicate violoncelliste qui aime... quelqu'un d'autre.
Ce livre est une histoire de vies croisées, une fiction arrachée à un monde contemporain difficile pour certain, où la violence, l'alcool et la drogue sont souvent les seuls recours ou échappatoires.
J'ai beaucoup aimé l'écriture franche, vraie, fluide et poétique de Frédérique Martin, mais aussi et surtout la bienveillance qui s'en dégage. Je pourrais encore épiloguer sur mon ressenti, mais je préfère vous laisser découvrir ce très beau roman.

4ème de couverture


Claire, Juliette et Kader ont un peu plus de vingt ans, et la vie les a déjà malmenés. Dans un contexte peu accueillant, ils se sont adoptés et ont fabriqué ensemble une nouvelle famille. L’arrivée de l’indomptable Tisha et les tourments enflammés de monsieur Bréhel vont tout bousculer. De Toulouse à Tunis, pris entre amour et amitié, ils se frôlent et se heurtent, mais tentent à tout prix de préserver leur tendresse et leur solidarité.
Jusqu'au jour où la violence leur impose la mesure du réel.
Sauf quand on les aime ébauche le portrait d’une jeunesse silencieuse qui peine à se mettre au monde. Une jeunesse meurtrie en quête de liberté et d’avenir, confrontée au défi d’aimer.

Quelques extraits ?

"Nos mains nues
Rincées de larmes
Ne savent plus où trouver
Les mauvaises réponses
Nos lèvres sèches fardées de suie
Butent sur des mots brisés
Nous fouillons dans les cendres
Pour lever des fossettes,
Des clavicules
De tendres poplités,
Et l'écho d'un certain rire
Quand nous éveillerons -nous
À l'immense désir du vivant?"


"Croire que la vie insiste, insister pour la vivre, et tenir inlassablement ses mains ouvertes sur ceux qui nous ont précédés comme sur ceux qui nous viennent. Se répéter qu'il y a tout à craindre des gens et des jours, des jours et des gens, sauf quand on les aime."

"Bientôt nous serons prêtes avec nos ailes qui poussent en dedans
à couvrir de ferveur tous les fruits du hasard"

1 commentaire:

  1. Merci pour cette chronique et d'avoir pris le temps de lire ce livre dans l'avalanche de la rentrée littéraire.

    RépondreSupprimer