mardi 31 mai 2016

Les amandes amères de Laurence Cossé



Les amandes amères de Laurence Cossé

Gallimard 2011

Mon avis

Aidez les autres n'est pas toujours chose aisée, d'autant plus quand l'origine sociale est éloignée de la notre et que l'on prétend apprendre à sa femme de ménage à lire et à écrire sans en avoir les qualifications. Parfois juste l'envie paraît suffire.
Ne pas blesser, ne pas s'imposer, savoir poser des limites, mais aussi savoir être souple, imaginatif, persévérant...
C'est avec beaucoup de respect, de sensibilité et d'authenticité que Laurence Cossé aborde ce sujet délicat.
On est bien loin d'une romance avec "une super héroïne" qui par sa générosité et son talent sauverait la "pauvre femme de ménage marocaine". 
Nous sommes à la limite du docu-fiction tellement ce roman sonne juste. 
Il s'agit simplement d'une histoire qui s'écoule avec vérité et altruisme, qui dénonce les difficultés rencontrées par les étrangers qui ne maîtrisent pas la langue du pays qui les accueille.
S'il reste comme un goût amer après cette lecture, ce n'est pas le livre qui est en cause, mais bien le système imparfait qui étiole ou brise les élans de solidarité.
J'ai beaucoup aimé la personnalité d'Edith pour sa patience et sa générosité à toute épreuve. Très bon livre !

Extrait du résumé de l'éditeur

Découvrant que Fadila ne sait ni lire ni écrire, Edith lui propose de lui apprendre à lire le français.
Fadila n'est pas jeune. Edith n'est pas entraînée.
L'apprentissage s'avère difficile. Ce qui semblait acquis un jour est oublié la semaine suivante...

Quelques extraits

"Elle se rappelle sont premier été, ce petit tas de signes inorganisés et méconnaissables : il est flagrant qu'un chemin considérable a été parcouru en sept mois. Un chemin de rien du tout considérable."

"- C'est déjà gentil qu'ils vous invitent chez eux.
- Gentil ? Non, c' pas gentil ! Des fois j' triste, je pleure.
- Il ne faut pas pleurer, Fadila.
- C' pas moi j'pleure, c'est mon cœur."


"Vous avez regardé le match à la télévision ?
- Non. Moi j'regarde pas parce que j' m' nerve si les Français gagnent pas.
- Vous êtes pour la France ?
- Quand même ! On mange le morceau de pain !"

vendredi 27 mai 2016

Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter



Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter

Flammarion - août 2015



Ma première rencontre avec Alice Zeniter. 

Déçue. L'écriture est belle, mais l'histoire ne m'a pas intéressée.
J'ai pataugé entre une histoire sombre où j'ai cru deviner les prémices d'un roman policier, ou celle d'un amour au bord de la falaise.
La pseudo intrigue policière n'est en réalité qu'une trame de fond. J'ai tenté de m'accrocher à la vie du couple à la dérive mais je me suis noyée dans l'ennui...
Dommage, j'avais vraiment envie d'aimer ce livre dont on a beaucoup parlé. Je devine une écrivaine talentueuse et sensible, mais je suis passée à côté de cet ouvrage. Il ne me reste qu'une impression de grisaille...

Résumé de l'éditeur


Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C'est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement, il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l'île n'a d'autre habitant qu'un gardien taciturne ni d'autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l'oeuvre de l'écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d'organiser les Journées d'études consacrées à l'auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l'occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui. Mais sur l'île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu'il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s'immiscer dans l'intimité du couple.

Quelques extraits

"Certaines maisons étaient là depuis des siècles et j'aurais cru que ça leur prendrait longtemps pour retourner à la terre. Mais non. Ce qui fait tenir une maison, ce ne sont pas les pierres, la maçonnerie. C'est la présence humaine à l'intérieur."

"Elle avait perdu le fil de ses pensées à nouveau. Sur ses lèvres flottait le sourire lointain que donnent les fantasmes de bonheur."

L'aviatrice





L'aviatrice

de Paula McLAIN

Presse de la Cité - décembre 2015

Mon avis


Si vous choisissez ce livre pour son titre ou sa couverture, il faut vous attendre à une surprise. L'aviation n'est absolument pas le sujet principal de cette histoire, ce n'est qu'à la fin du livre que le thème est abordé. 

Beryl Markham, l'héroïne de cette histoire, est une femme d'exception, une passionnée, une battante. J'imagine qu'en achetant "l'aviatrice" j'avais l'envie de rencontrer une personne de cet acabit, même si je ne m'attendais absolument pas à découvrir l'univers du cheval et plus particulièrement de l'élevage et du sport hippique. 
Si vous aimez les chevaux, n'hésitez pas !
Comme je n'avais pas lu le résumé de l'éditeur avant de commencer ma lecture, ma seconde surprise a été de retrouver les personnages de "La ferme africaine" de Karen Blixen (Out of Africa). 
J'avais été conquise il y a bien longtemps par le récit de Karen et bien évidemment par le beau Denys Finch Hatton. Les retrouver ici a été un vrai bonheur. Il m'arrive d'être déçue quand certains auteurs utilisent l'atmosphère, les lieux, les protagonistes d'un livre que j'ai aimé, je ressens même parfois comme un agacement... 
Pour celui-ci j'ai adhéré immédiatement.
L'écriture est belle, l'histoire passionnante, les personnages terriblement attachants.
Ce livre a été un vrai coup de cœur et m'a donné envie de relire "La ferme africaine" pour rester plus longtemps sous le soleil d'Afrique avec les kikuyus, Karen, Denys, Berkekey et les autres...




Résumé de l'éditeur


Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s'installe au Kenya en 1904. Très vite abandonnée par sa mère, elle est élevée par son père – entraîneur de chevaux de course – et par les natifs de la tribu Kipsigi, qui vivent sur les terres paternelles. Cette éducation non-conventionnelle pour quelqu'un de son rang fait d'elle une jeune femme audacieuse et farouche, qui voue un amour sans bornes à la nature sauvage et se moque de la bienséance. De mariages ratés en liaisons contrariées – elle tombe éperdument amoureuse de Denys Finch Hatton, l'amant de l'auteure Karen Blixen –, Beryl va peu à peu s'imposer comme l'une des femmes les plus singulières de son temps. Elle sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d'est en ouest...
Avec pour décors les paysages majestueux de l'Afrique du début du XXe siècle, Paula McLain nous livre l'histoire d'une femme hors du commun qui n'aspire qu'à être libre.





Le début de l'histoire...




Un extrait

Je me rappelai le jour où un petit indigène m'avait demandé si on voyait Dieu quand on faisait de l'avion. Tom avait été là. Nous avions ri et secoué la tête. "Tu devrais peut-être aller plus haut alors", avait dit l'enfant"