vendredi 28 octobre 2016

Madame Hemingway de Paula McLaine


Madame Hemingway
Paula McLaine 

Editions Buchet - Chastel - 2012


Mon avis

"J’ai appris à ne jamais tarir le puits de mon inspiration, à toujours m’arrêter quand il restait un peu d’eau au fond et à laisser sa source le remplir pendant la nuit." H. Hemingway

Après avoir lu le livre de Paula McLaine, cette citation d'Ernest Hemingway ne m'inspire plus la même émotion. Écrivain de génie, il est ici également présenté comme un personnage égoïste, prétentieux, colérique et imbu de lui-même. Son égo démesuré trouve sa résonance auprès de Hadley Richardson, jeune femme intelligente et droite qui souffre des excès de son mari. 
Leur histoire est certes une histoire d'amour passionnée, mais l'abnégation de l'épouse fidèle inspire plus souvent la pitié que l'admiration. 
Même si ce roman est une fiction où les personnages sont imaginaires, l'auteur a cependant eu à cœur de rester au plus près de la vérité en s'inspirant de sources historiques et de faits réels.
Pour le style, j'ai nettement préféré le roman "l'aviatrice" sorti en 2015 qui m'a semblé plus abouti.
Madame Hemingway est un bon livre pour plonger dans l'ambiance Parisienne d'après guerre et découvrir l'univers des écrivains de cette époque toujours à la recherche d'inspiration. Dans ce roman Ernest Hemingway a trouvé la sienne, mais d'où vient sa source ?

Résumé de l'éditeur

Chicago, octobre 1920. Sur un air de jazz de La Nouvelle-Orléans, la douce Hadley Richardson, tout juste arrivée du Missouri, rencontre un garçon de vingt ans, grand, svelte, cheveux noirs et yeux noisette. Avec à la joue droite une irrésistible fossette.
Il s’appelle Ernest Hemingway et fascine l’assistance par ses récits sur la Grande Guerre dont il est rentré blessé…
Hadley succombe aux yeux de braise du jeune homme. Elle a vingt-huit ans, elle ignore tout du jazz mais joue Rachmaninov avec passion…
Après un mariage éclair, les Hemingway, follement amoureux, embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante. Ils se retrouvent vite au cœur d’une « génération perdue » d’écrivains anglo-saxons expatriés où figurent déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce et Scott Fitzgerald…

mercredi 26 octobre 2016

New York Esquisses Nocturnes



New York Esquisses Nocturnes
de Molly Prentiss

Editions Calmann-Lévy - août 2016

Résumé de l'éditeur


Au début des années 80, le downtown de New York est le centre de l’univers, un terrain de jeu revêche, encore hermétique à la menace de l’embourgeoisement. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats insalubres où leurs rêves de reconnaissance prennent des formes multiples. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil, fuyant son passé et la « guerre sale » qui a enflammé son pays. S’affamant pour payer son matériel, il peint le jour d’immenses toiles mettant en scène les spectres qu’il croise la nuit. 
Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times, proche de Basquiat, Warhol et Keith Haring. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, l’amante enjouée de Raul, échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse. Entre peintre, critique et muse se dessine alors un triptyque amoureux étourdissant.

Mon avis

Vous avez aimé le livre de Jonathan Gibbs "Randall" ? Alors vous pouvez tenter l'expérience avec celui-ci. L'histoire que nous propose Molly Prentiss se situe, elle aussi, dans l'univers si particulier des artistes contemporains souvent atypiques et marginaux.
Si j'ai aimé ce roman pour son ambiance, pour ses références artistiques nombreuses et l'intérêt que j'ai porté à certains protagonistes bien sentis, j'ai tourné certaines pages un peu plus vite sans doute par lassitude.
Mais ne boudez pas pour autant cette lecture. Après quinze jours, je perçois encore l'atmosphère surprenante de ce livre.
Parfois dérangeant, souvent original ce roman pourra être apprécié comme un tableau qui attire l’œil mais pour lequel un seul regard ne suffit pas pour en percevoir toute l'intensité ! Celui-ci est tellement coloré !

jeudi 20 octobre 2016

Repose-toi sur moi




Repose-toi sur moi
Serge Joncour - Flammarion septembre 2016


Résumé de l'éditeur

Aurore est styliste et mère de famille. Ludovic est un ancien agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils partagent la cour de leur immeuble parisien et se rencontrent car des corbeaux s'y sont installés. Leurs divergences pour régler ce problème les mènent à l'affrontement mais ils finissent par apprendre à se connaître. ©Electre 2016


Mon avis

J'aime l'écriture de Serge Joncour, j'attendais son nouveau roman avec impatience. Ludovic c'est presque Franck de "L'amour sans le faire", l'homme sensible, franc, attaché aux valeurs du monde paysan, avec ce soupçon de fragilité et de vulnérabilité qui le rend si attachant et attirant. La bienveillance naturelle de Ludovic trouve rapidement écho auprès d'Aurore, jeune femme fragile, intelligente et un peu perdue.
Si j'ai complètement adhéré à l'histoire d'amour cachée et à l'analyse très fine des comportements réciproques, j'ai un peu moins apprécié l'intrigue qui m'a parfois semblé rocambolesque. Mais peu m'importe, c'est pour son écriture sensible que j'aime cet auteur, le reste c'est le papier cadeau !
Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour leur confiance.


Quelques extraits 

"Peut-être que ça existait ça, un homme qui donne du courage, un inconnu qui vous soutient quand les vôtres ne pensent même plus à le faire et que soi-même on ne veut pas leur demander."

"Quand d'un coup on s'embrasse, c'est que vraiment on n'en peut plus de cette distance, même collés l'un à l'autre on a la sensation d'être encore trop loin, pas assez en osmose, de là vient l'envie de se fondre, de ne plus laisser d'espace."

"- Le corbeau, vous savez comment on le prépare ici ? reprit le patron.
- Ne me dites pas que vous le cuisinez ?
- Si, on le met au four avec un caillou, et quand le caillou est cuit c'est que le corbeau est prêt..."